Depuis 20 ans, le mélanome est le cancer de la peau dont la fréquence s’accroît le plus rapidement.
Facteurs de risque endogènes (liés au patient) :
- Antécédent personnel de mélanome
- Présence de naevi (grains de beauté) atypiques (ou dysplasiques)
- Nombre élevé de naevi ou grains de beauté pigmentaires
- Type de peau : phototypes 1 et 2 (cheveux roux ou blonds, taches de rousseur)
- Antécédent familial de mélanome malin cutané
Facteurs de risque exogènes :
- Exposition solaire : exposition intermittente (vacances, activité sportive de plein air, coup de soleil, banc solaire)
La plupart du temps, le mélanome se présente sous la forme d’une tache pigmentée brune ou noire, voire polychrome, répondant à la règle A, B, C, D, E.
A: Asymétrie :
La lésion cutanée n’est pas symétrique par rapport à un axe qui passerait par le milieu de la lésion.
B: Bord :
Une irrégularité du bord de la lésion est suspecte.
C: Couleur :
Les naevi bénins sont d’une couleur brun homogène. Les lésions malignes sont souvent polychromes (mélange de brun + /- foncé et de noir)
D: Diamètre :
Une augmentation rapide du diamètre (supérieur à 6 mm) est suspecte.
E: Elévation :
Epaississement de la tache cutanée sous la forme d’un nodule.
Autres :
Certains symptômes comme des démangeaisons, des ulcérations, des saignements doivent attirer l’attention car ils peuvent être le signe d’une transformation cancéreuse.
Inspection de l’ensemble du revêtement cutané.
Examen par dermoscopie (examen à l’aide d’une loupe éclairante permettant d’observer notamment la trame et la répartition du pigment mélanique).
Biopsie excisionnelle : prélèvement de la lésion dans sa totalité sous anesthésie locale. Ce geste à un but exclusivement diagnostique: ce n'est pas en soi un traitement du mélanome.
Examen anatomo-pathologique : examen au microscope permettant de poser un diagnostic de certitude et de fournir des indices pronostiques (Indice de Breslow, indice de Clark).
Bilan d’extension : sa réalisation et sa nature sont fonction des résultats des examens anatomo-pathologiques.
Le traitement de première ligne est un traitement chirurgical qui est choisi en fonction des informations fournies par l’examen anatomo-pathologique. Celui-ci permet un diagnostic de certitude, et donne, par le biais de facteurs pronostiques, une idée du degré de gravité de la tumeur primitive.
Ces informations sont accessibles, après avoir réalisé l’exérèse biopsie excisionnelle, c’est-à-dire l’ablation complète de la lésion suspecte par le dermatologue ou le chirurgien.
Le traitement consistera en une exérèse chirurgicale complémentaire dont la marge de sécurité variera de 1 à 3 cm.
La biopsie du ganglion sentinelle pour la détection des micro-métastases ganglionnaires a été proposée pour les lésions à partir d’une certaine épaisseur (indice de Breslow supérieur ou égal à 1 mm), mais ceci est un sujet de controverse.
Pour les cas plus évolués (récidives, métastases à distance au niveau d’organes tels le cerveau, les os, les poumons, le foie), un traitement général pourra être proposé : chimiothérapie, immunothérapie, vaccination.
Certains de ces traitements sont toujours en cours d’essai clinique et leur efficacité en cours d’évaluation.
L’augmentation du nombre de nouveaux cas observés ces dernières années est à mettre en rapport avec une modification des habitudes de vie et, dans une moindre mesure un vieillissement de la population.
En effet, le rôle néfaste de l’exposition solaire a été démontré de longue date.
Les modifications du mode vie concernent les voyages vers les pays ensoleillés, ainsi que la pratique d’activités sportives de plein air (golf, tennis, …).
Les rayons ultraviolets vont induire des mutations du matériel génétique des cellules de la peau et diminuer les réactions locales de défense immunitaire.
Les cellules mutées ne sont dès lors plus capables d’être réparées, ni d’être détruites et vont donc proliférer pour leur propre compte.